Catéchèse des enfants est une priorité

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 interview de Mgr Dufour

 

  En cette rentrée de catéchisme, Mgr Christophe Dufour, archevêque coadjuteur d'Aix-en-Provence et Arles et président de la Commission épiscopale pour la catéchèse et le catéchuménat, précise les orientations et les défis posés à l'Eglise en matière de formation religieuse.



Comment abordez-vous cette rentrée ?
Je pense à toutes les paroisses, les établissements catholiques et les aumôneries qui préparent leur rentrée. Je pense aux enfants et à leurs familles qui vont aller frapper à la porte des paroisses et demander à connaître Jésus. La catéchèse
des enfants, dans le renouveau que nous voyons aujourd'hui, est une priorité. Un enfant sur deux en France est baptisé, nous avons le devoir de leur donner une éducation chrétienne avec leur, de nouveaux acteurs ont été sollicités.
On ne peut pas catéchiser les enfants sans leurs parents. De plus en plus d'initiatives de rencontres catéchétiques se déroulent en présence des enfants et des pares parents. Le mois de septembre est important pour rappeler aux parents qu'ils sont invités à inscrire leurs enfants au catéchisme. De même, les jeunes dans les aumôneries peuvent être questionnés pour savoir s'ils poursuivront leur chemin de chrétien comme collégiens et comme lycéens. A l'école, on apprend à lire, à écrire, à compter, à chanter, à être musicien, géographe ou mathématicien. Est-ce que l'on apprendra à prier et à devenir chrétien?

Quelles sont les orientations de la catéchèse cette année ?

Une troisième dimension est une découverte que la catéchèse des enfants reste une prioriC'est à chaque évêque dans son diocèse de donner les orientations catéchétiques. Depuis trois ans, un travail de renouveau de ces orientations a été effectuénts. Nous devons également revivifier le lien entre la catéchèse et la liturgie. Beaucoup d'efforts sont faits pour accueillir les familles au cours du rassemblement dominical, qui se prolonge souvent soit par un temps catéchétique, soit par un temps convivial, soit par un repas partagé. Tout cela contribue beaucoup à cultiver les liens et la découverte que l'Eglise est une famille, que tous ceux qui se rassemblent autour du Christ le dimanche dans la prière sont des frères et des sœurs. C'est important pour les enfants et les jeunes.
té, mais qu'elle doit être proposée à tous les âges. Du coup, il y a des temps forts inter générations. Nous voyons des enfants, des collégiens, des lycéens, des jeunes adultes, à tous les âges, qui demandent à être catéchisés, à devenir chrétien. C'est extraordinaire de voir dans des groupes de catéchisme des enfants qui ne sont pas baptisés pour qui le catéchisme est un choix personnel. De plus en plus de collégiens et de lycéens qui n'ont pas été catéchisés dans leur enfance, ayant des amis chrétiens, ont envie, via un chemin intérieur, une rencontre de paix, de devenir chrétien. Cela oblige les communautés chrétiennes à s'ouvrir à cette
quête spirituelle des cœurs et des intelligences. Il y a un engagement personnel beaucoup plus fort des catéchisés. Ils sont moins nombreux qu'avant, mais l'engagement est plus fort.


Quels sont les défis que doit relever l'Eglise en matière de formation religieuse ?
Le premier défi est d'oser proposer la foi, car il y a une crise de la foi qui a comme conséquence une crise de l'espérance. On ne se pose pas dans l'avenir, on ne regarde pas l'horizon de la vie, on vit l'instant présent. Nous devons oser proposer la foi et l'espérance chrétienne qui s'enracinent dans l'amour.
Le deuxième défi consiste à expérimenter la foi. Beaucoup de jeunes parents connaissent la foi mais elle n'est pas entrée en eux. Ils n'ont pas découvert ce qu'elle peut apporter de vie, d'espérance, de joie. La foi ne peut pas être ennuyeuse. Si elle ne transforme pas l'existence en profondeur, la foi ne sera pas accueillie. C'est une véritable expérience spirituelle de la rencontre du Christ, de la foi des chrétiens, qui doit être vécue. C'est ce que nous avons appelé la pédagogie d'initiation dans le texte national d'orientation de la catéchèse
.
Le troisième défi est d'être intelligent dans la foi. La foi n'est pas déconnectée de l'histoire de l'humanité, elle donne un éclairage sur les questions de sens qui nous habite. Il y a une intelligence de la foi chrétienne à partager et à découvrir. Prenons l'exemple de la
Bible. Je m'émerveille de voir qu'aujourd'hui, des chrétiens redécouvrent la Lectio divina. On ne regarde pas la Bible comme un texte de littérature mais comme une parole de Dieu, comme la parole de quelqu'un qui entre en conversation avec nous. Nous redécouvrons aujourd'hui cette pratique de la lecture de l'Ecriture, qui est une lecture dans la foi conduisant à la prière et au dialogue avec Dieu. Quand les enfants ou des jeunes adultes font cette découverte, cela les bouleverse.

Publié dans Vie paroissiale

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